Editorial du 7 avril 2025

L’explosion s’est produite dans la nuit du 1er au 2 novembre 1976, vers 4 heures du matin, Villa Poirier à Paris (15ème), siège du domicile de Jean Marie Le Pen, leader du Front National qui occupe avec sa famille le 4ème et au 5ème étage de cet immeuble, au cœur d’un quartier cossu.
L’un des appartements est réservé aux parents Jean Marie et Pierrette qui mènent une existence quelque peu bohème tandis que l’autre est occupée par les trois filles du couple : Marie-Caroline, Yann et Marine. Le choc est terrible, d’après les enquêteurs dépêchés sur place, une charge de cinq kilos de dynamite a provoqué des dégâts considérables jusque dans le voisinage mais heureusement il n’y a aucune victime à déplorer.
Les médias n’hésitent pas à surnommer les occupants de la Villa Poirier de « Miraculés de la Toussaint » et mette bien en avant que ce fût bien Jean Marie Le Pen qui était ciblé avec comme dessein de le tuer, c’est également ce que confirme celui qui a déjà été victime de deux précédents autres attentats.
L’ancien candidat à l’élection présidentielle de 1974, où il n’avait recueilli de 0.75 % des suffrages rappelle qu’il paie probablement ses propos tenus lors du congrès de Bagnolet de son micro-parti fondé en 1972 et encore largement inconnu du grand public, où il dénonçait la montée de l’insécurité dans le pays, liée selon lui à une politique intérieure trop laxiste et trop complaisante pour les ennemis de la Nation.
Un comité antifasciste revendiquera cet attentat mais on ne retrouvera jamais les auteurs. Tous les habitants de la Villa Poirier seront relogés, à commencer par la Famille le Pen, d’abord chez leur ami Jean-Marie Le Chevallier puis prendront domicile dans une villa de Montretout à Saint Cloud, légué par un ami proche, l’héritier des ciments Lambert…
A 8 ans, la benjamine du Couple Le Pen, la petite Marine, la « chouchou » de son papa, rescapée de l’attentat avec ses sœurs, confiera que l’évènement lui a fait prendre conscience que « son père faisait de la politique » …avec les risques que cela comporte. « Un père qui fait de la politique » mais pas de la politique comme les autres. A l’époque des faits, si l’homme est finalement encore peu connu du grand public, il jouit déjà d’une solide réputation sulfureuse dans la classe politique avec déjà des ennemis qui ne lui veulent pas vraiment du bien…